Les Ottomans en Thurgovie
Il y a quelques années, on aurait ri en évoquant la possibilité d’une nouvelle invasion ottomane en Europe. Et pourtant…. A Uttwil (Thurgovie), une fête a été organisée par une association de parents d’élèves des « écoles turques » de St Gall et de Romanshorn. Des milliers de Turcs vivant en Suisse ont participé à cette journée, soutenue officiellement par l’ambassade de Turquie.
Ces « écoles turques » disposent de salles de cours, prêtées par les Départements cantonaux de l’Instruction Publique. Leur objectif est d’enseigner « la langue et la culture turques » aux pauvres petits Turcs, perdus au pays de ces mécréants de méchants Suisses. Histoire que la jeunesse ne se laisse pas entraîner par les Infidèles que nous sommes, sans doute. Détail qui n’est pas sans importance: les enseignants viennent tous de Turquie et sont tous mandatés par le gouvernement turc.
Ainsi, à Uttwil, le 25 mars, des milliers de Turcs ont assisté et applaudi à une pièce de théâtre, dans laquelle des enfants de 6 et 7 ans, grimés en soldats, équipés de fusils factices, jouaient la bataille de Gallipoli (Çanakkale). Que des enfants soient mis en scène de cette manière est déjà choquant en soi. Mais il faut surtout avoir à l’esprit ce que représente la dite bataille de Gallipoli (1916) dans la mentalité et l’imaginaire turcs. Elle n’est en effet pas seulement « un mythe fondateur de la Turquie moderne » (poncif pour les bobos). Elle symbolise avant tout une victoire de la Turquie sur l’Europe, de l’Islam sur les Infidèles, de l’Orient sur l’Occident.
Il faut cesser d’être naïf. A Ankara, règne un nouveau sultan, Kerdogan 1er, qui ne s’embarrasse pas de gants. Il massacre sans vergogne les Kurdes depuis des années, n’hésitant pas à détruire des villes entières. Dernièrement, sans crier gare, il a occupé le Nord de la Syrie. Il monte le ton en menaçant la Grèce. N’oublions pas non plus que le sultan appelle ouvertement, sous couvert d’une « islamisation pacifique », à l’invasion de l’Europe.
La Turquie est un ennemi de l’Europe. L’un des pires. Les Turcs en sont bien conscients. Mais peu d’entre nous. Et c’est cela le plus grave.
David Rouiller
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