Perturbateurs endocriniens : les géants de l’industrie chimique font la loi.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui ont des effets nocifs sur le système hormonal (système endocrinien), en interagissant ou en bloquant la production d’hormones naturelles.

On les retrouve un peu partout : dans de nombreux pesticides, mais aussi dans des matières plastiques, des conditionnements alimentaires, des peintures, des matériaux d’isolation, et même dans de nombreux produits cosmétiques.

Les perturbateurs endocriniens sont susceptibles d’être à l’origine de différentes maladies, comme les troubles de la reproduction (diminution de la fertilité, malformations génitales), les cancers hormonodépendants (sein, ovaires, prostate et testicules), les maladies de la thyroïde, le diabète, l’autisme, les troubles de l’attention et l’hyperactivité.

Mais les gouvernements, sous la pression des géants de l’industrie chimique, rechignent à prendre des décisions et à interdire ces substances.

En Europe, une loi régissant la mise sur le marché des biocides et des pesticides a été adoptée en 2009, et la Commission européenne devait établir les critères scientifiques définissant les perturbateurs endocriniens en 2013 au plus tard. Mais rien n’a été fait, et la Commission européenne a été condamnée en 2015 par la Cour de justice de l’Union européenne pour défaut d’action (1).

En décembre dernier, cette même Commission européenne a tenté un passage en force en proposant une réglementation qui inclut une dérogation concernant les perturbateurs endocriniens, avec des critères si élevés qu’il serait bien plus difficile d’interdire ces substances que des produits cancérigènes (2).

Mais la Suisse n’est pas dans l’Union européenne, cela ne nous concerne pas. Détrompez-vous. Selon un texte publié par la confédération, « la plupart des lois suisses régissant les produits chimiques sont harmonisées avec la législation européenne en la matière en le reprenant de manière autonome. L’évolution du droit relatif aux perturbateurs endocriniens au sein de l’UE continuera à influencer directement la réglementation suisse » (3).

Prenons encore l’exemple du glyphosate, un pesticide largement utilisé dans l’agriculture et le jardinage et présent dans le fameux Roundup de Monsanto. Bien que soupçonné d’être cancérigène, son interdiction a été repoussée de 18 mois dans l’Union Européenne (4). Et en Suisse, la possibilité de l’interdire n’est même pas envisagée (5).

Comme on peut le voir, lorsque la santé de notre peuple est en jeu, l’argent est roi. Plutôt que d’interdire ou de limiter l’emploi de substances potentiellement nocives pour notre santé, comme le bon sens le voudrait en vertu du simple principe de précaution, rien n’est fait, afin de ne pas froisser l’industrie chimique.

Il serait temps que nos politiciens se préoccupent du bien-être de notre peuple avant celui du portefeuille des multinationales.

RH39

(1) http://leplus.nouvelobs.com/…/1461148-perturbateurs-endocri…

(2)
http://www.liberation.fr/…/perturbateurs-endocriniens-la-re…

https://www.actu-environnement.com/…/perturbateurs-endocrin…

(3) https://www.bag.admin.ch/…/2017-id-factsheet_perturbateurs-…

(4) http://www.francetvinfo.fr/…/glyphosate-la-commission-europ…

(5) http://www.24heures.ch/…/Pas-question-d-inte…/story/22462878

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