Réflexions sur la théorie du genre
La théorie du genre a vu le jour il y a plusieurs décennies dans le sillage des gender studies (études de genre), mais elle n’est devenue populaire qu’à partir des années 1990, mise en avant par le mouvement féministe égalitaire.
Mais qu’est-ce que la théorie du genre ? Cette théorie, ou idéologie, prétend que le genre n’a aucun lien avec le sexe biologique. En d’autres termes, l’identité sexuelle d’un individu ne dépendrait en aucune façon de son sexe biologique mais résulterait uniquement d’une construction sociale, d’un rôle attribué par l’éducation ou la culture.
Caroline de Haas, une militante féministe française (qui entre 2012 et 2013 a été conseillère auprès de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes), écrivait : « la théorie du genre comme l’homoparentalité remettent en cause cette représentation ancestrale que les femmes et les hommes disposeraient chacun d’une essence propre, qui leur donnerait des caractéristiques spécifiques et surtout complémentaires. » ainsi que : « La déconstruction des rôles sociaux que l’on attribue à chacun des sexes est déterminante pour construire une société d’égalité réelle. » (Le Monde, 24.08.2011).
L’identité sexuelle n’ayant plus aucun lien avec le sexe biologique, chacun est dès lors libre de choisir son genre au gré de son humeur, être homme, femme, parfois l’un parfois l’autre, voire aucun des deux (être « neutrois »).
Il ne faut dès lors pas s’étonner de la dévirilisation des hommes dans nos sociétés occidentales, ni des problèmes toujours plus fréquents qu’ont les hommes et les femmes à se positionner face à l’autre sexe, et à trouver et assumer leur rôle au sein du couple.
On ne peut nier que la culture, l’éducation ou le milieu social aient une influence, tout comme on ne peut nier que chaque individu puisse avoir différents degrés de masculinité ou de féminité. Mais prétendre que l’identité sexuelle n’a aucun rapport avec le sexe biologique est une aberration.
Il n’y a que deux sexes, homme ou femme. C’est la différence première au sein de l’espèce humaine et c’est cette différence qui permet à l’espèce de se reproduire.
Croire qu’un enfant naît « neutre » du point de vue du genre, et qu’il n’acquiert son identité de garçon ou de fille qu’en raison de l’éducation ou du milieu social est un non-sens.
Le sexe (XX ou XY) est déterminé dès la fécondation. Au cours de la vie fœtale déjà, puis tout au long de leur existence, hommes et femmes sont façonnés et influencés par des gènes et des hormones qui leur sont propres. Différentes études ont montré que le comportement des filles et des garçons est différent dès les premiers jours de la vie. Accepter nos différences ne signifie pas que l’un des deux sexes soit supérieur à l’autre. Les hommes et les femmes sont fondamentalement différents, ce qui leur permet d’être complémentaires.
La théorie du genre n’est évidemment pas un « programme » à proprement parler, qu’il soit scolaire ou politique. Mais elle fait partie d’un système de valeurs que l’on cherche à nous imposer, au même titre que la valorisation de l’homosexualité, du métissage et du multiculturalisme. Et on ne peut nier que cette idéologie imprègne de plus en plus notre société.
Par exemple le jardin d’enfants (public, dont subventionné par l’état) « Egalia », en Suède, qui a banni l’utilisation des pronoms « il » et « elle » pour les remplacer par un pronom neutre (dont l’équivalent en français serait « iel » contraction de il et elle) afin de laisser les enfants se développer sans être influencés par leur sexe biologique.
Mentionnons aussi, en France, l’amendement déposé par Julie Sommaruga (députée socialiste de la 11e circonscription des Hauts-de-Seine et membre de la commission affaires culturelles et éducation à l’Assemblée nationale) : « Cet amendement a pour objet l’intégration dans la formation dispensée dans les écoles élémentaires d’une éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la déconstruction des stéréotypes sexués. Il s’agit de substituer à des catégories telles que le « sexe » ou la « différence sexuelle », qui renvoient à la biologie, le concept de « genre », qui montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites. » (Amendement AC 421, 28 février 2013)
Cette théorie du genre, qui a pour but de nier et de supprimer les différences fondamentales qui existent entre les hommes et les femmes, s’inscrit ainsi à merveille dans cette volonté de nous imposer une société uniforme. Un monde où toute identité, non seulement raciale ou culturelle mais jusqu’à l’essence même qui fait que nous soyons homme ou femme, aura disparu. Un monde vide de sens. Un monde mortifère.