La guerre au cash, ou pourquoi les politiciens veulent supprimer les espèces.
La Banque Centrale Européenne (BCE) souhaite supprimer le billet de 500 euros, et aux États-Unis c’est le billet de 100 dollars qui risque de disparaître. Sous prétexte que ces grosses coupures seraient essentiellement utilisées à des fins délictueuses, dont le trafic de drogue et le financement du terrorisme.
Mais si les politiciens et les banques centrales veulent supprimer les grosses coupures, voire même supprimer complètement l’utilisation des espèces, c’est pour de toutes autres raisons: ils craignent que les détenteurs d’espèces sapent leur nouveau monde économique des taux d’intérêts négatifs.
L’Europe et le Japon les appliquent déjà, et les États-Unis devraient suivre d’ici peu. Ces taux d’intérêts négatifs sont une taxe sur les dépôts bancaires, dont le but est d’inciter les épargnants à retirer leurs économies et à les dépenser pour augmenter la demande économique. Mais ce but ne pourra pas être atteint si les citoyens conservent leurs économies chez eux sous forme d’espèces, ce qui est d’autant plus facile s’il existe des billets de valeur élevée.
De plus, supprimer les espèces permettrait non seulement d’empêcher que les individus thésaurisent l’argent chez eux, mais permettrait également aux gouvernements de suivre et de surveiller toutes les transactions qui n’auraient dès lors lieu que de manière électronique.
Aujourd’hui on s’attaque aux grosses coupures, et demain c’est toutes les espèces qui risquent d’être interdites et de disparaître. Et avec, notre liberté de gérer nos économies comme bon nous semble. Pour le profit des banques et du Capital.
(Inspiré de l’article « The political war on cash », Wall Street Journal du 18 février 2016)