L’illusion égalitaire.
La prédominance du milieu sur l’hérédité – théorie qui considère que l’homme est conditionné essentiellement par son environnement – est certainement l’une des idées fausses les plus persistantes.
Selon cette théorie, l’intelligence et les réalisations d’une personne ne sont dues qu’à son environnement, à son milieu social, et ne dépendent aucunement de ses capacités innées (son hérédité). C’est donc la société qui est responsable des inégalités entre les hommes, et non pas les hommes.
Pas besoin de chercher très loin pour se rendre compte que cette théorie n’a rien de scientifique et que son fondement n’est qu’idéologique. Pas étonnant non plus que le communisme en ait fait un dogme : la réalisation des doctrines marxistes étant censées créer un environnement parfait, tous les hommes devaient donc pouvoir développer leur plein et identique potentiel. Tous égaux dans le meilleur des mondes…
Mais bien que cette théorie n’ait pas résisté à l’expérience – c’est le moins qu’on puisse dire – elle reste toujours d’actualité et imprègne l’ensemble de notre société, et particulièrement le milieu enseignant.
On sait aujourd’hui que la plupart des aptitudes et des comportements humains sont à la fois innés (hérédité) et acquis (milieu). Dans le cas de l’intelligence, le milieu a certes de l’importance, l’apprentissage permettant d’enrichir et de renforcer les connexions entre neurones. Mais l’intelligence de chaque individu dépend avant tout de la qualité biologique du cerveau. Il a été démontré que l’hérédité est responsable à 80% des différences individuelles de l’intelligence, seul 20% provient du milieu.
Et pourtant, l’idéologie dominante continue de considérer l’environnement comme le principal facteur déterminant l’intelligence, au mépris de la génétique et des avancées scientifiques.
D’où l’échec de toutes les réformes de l’enseignement, basées sur la fausse croyance que les différences d’aptitudes entre les enfants peuvent être effacées par l’éducation.
Les hommes naissent inégaux en intelligence et en capacités, c’est un fait qu’on ne peut contester. Chaque personne a des aptitudes différentes selon son héritage génétique.
Dès lors, une société juste et véritablement égalitaire n’est pas une société qui cherche à rendre tous les individus uniformes, où tous les individus sont considérés comme identiques et placés au même niveau, quels que soient leurs capacités et leurs mérites. Une société juste c’est une société où chaque personne peut s’élever dans l’échelle sociale en fonction de ses capacités personnelles et de son travail. La vraie égalité est celle des chances données à chacun de pouvoir développer au maximum ses dons et ses aptitudes.
Un système de promotion par le mérite est le plus juste, il permet de valoriser au mieux les potentiels intellectuels et moraux de chaque individu et assure à la société une élite compétente.
Il permet à chacun, selon ses capacités et sa personnalité, de trouver sa juste place dans la société.
Il en va de même de l’éducation. Nier les inégalités des aptitudes conduit à promouvoir une éducation uniforme, qui soumet tous les enfants aux mêmes méthodes d’enseignement et aux mêmes objectifs, et qui ne parvient qu’à étouffer le potentiel des plus doués et à décourager en même temps ceux dont les capacités sont plus limitées.
Il faut au contraire une éducation qui soit différenciée et adaptée aux différentes capacités de chaque enfant, afin d’offrir à chacun les meilleures chances de succès selon ses aptitudes.
Admettre la diversité des individus, c’est se donner les moyens d’organiser l’égalité des chances.